- RaumaNo
Les élections municipales
Résidente permanente depuis plus de deux ans en Finlande, j’ai eu la surprise de recevoir ma carte d’électeur pour aller voter aux municipales.
Armée de mon plus gros sentiment d’illégitimité, j’ai décidé d’aller glisser mon bulletin dans l’urne, ne serait-ce que pour alimenter ce blog. Mon finnois progresse, j’arrive à comprendre la moitié d’un épisode de Pipsa Possu (Peppa Pig), mais de là à suivre un débat politique ou lire un programme électoral, j’ai encore une belle marge de progression.
Comment choisir le candidat idéal ? Les affiches placardées dans toute la ville sont là pour m’aider. J’ai l’embarras du choix : cheveux roses, verts, bleus, gras ? Chapeau de Cowboy ? Look de Viking ? Sweat-shirt Mickey ? Certains candidats travaillent leur style pour montrer leur personnalité.

Je finis par reconnaitre une personne que je connais et que j’apprécie sur une des affiches. Après vérification, cette personne n’est pas membre d’un parti xénophobe qui veut mettre les étrangers dehors, c’est bon, j’ai mon candidat.
Je ne sais pas si c’est à cause du Koronavirus ou si c’est toujours comme ça, mais nous avons eu 15 jours pour voter en anticipé. Des tentes ont été installées afin de respecter les distances de sécurité. Si tu as deux personnes dans la file devant toi, tu n’as clairement pas de bol. Malgré cela, l’abstention a atteint des sommets (45%).

Au bureau de vote, j’ai eu la surprise de découvrir qu’on ne votait pas pour un parti, mais pour une personne en particulier. Sur les affiches, un numéro est attribué à chaque candidat, et c’est ce numéro que l’on glisse dans l’urne.
J’imagine les guerres fratricides lorsque c’est le jeune freluquet numéro 52 qui est élu et non le vieux briscard de la politique, celui qui se croyait tête d’affiche. Les résultats sont par conséquent nominatifs, on ne peut pas faire porter le chapeau aux autres en cas de déroute.
Le bulletin de vote m’a particulièrement plu : c’est un papier cartonné blanc, à plier en son centre. A l’intérieur, il y a un gros rond. Il suffit d’écrire le numéro de son candidat préféré, de le faire tamponner, de le glisser dans l’urne et puis c’est tout. Exit les enveloppes et les bulletins imprimés en couleur, format A4, à plier en 12 qui vont droit à la poubelle dès la sortie de l’isoloir. Les grandes forêts de Laponie vous remercient. Evidemment, si vous écrivez comme une mouche ou un goret, ça peut poser un problème, mais avec un peu de volonté, même un médecin généraliste boomer peut y arriver.
Les résultats sont tombés : mon candidat est élu ! J’ai officiellement des contacts à la Mairie! Reste à savoir à quoi ça peut bien me servir…
