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Les rennes, ces stars.

Quand on habite en Finlande, c’est difficile de ne pas croire au Père Noël. On le croise tous les samedis matin sur la place du marché, masqué comme il se doit. « Mais où sont ses rennes ? » me questionne ma fille de 4 ans. Ça serait vraiment dommage de quitter ce pays sans avoir vu des rennes, je le concède. Pour Noël, c’est décidé, nous partons à l’aventure dans le Grand Nord.


Comme on s’y prend à l’arrache, tous les avions, trains et logements sont curieusement pleins, même par une année sans touristes étrangers. Je réalise que passer 10-12 heures enfermés dans la voiture à écouter Délivrée, Libérée, passe encore ; mais avec Taakse jää, son pendant finnois que la banquette arrière nous impose sous peine de hurlements stridents, c’est au-dessus de mes forces. Changement de plan, nous partons à l’aventure dans le Grand Milieu. Le centre géographique de la Finlande, l’équivalent de Saint Amand Montrond si vous voulez, mais avec encore moins d’habitants. C’est là où on trouve les premières fermes de rennes, là où la neige est la plus abondante - critère important après le fiasco de l’hiver dernier - et accessoirement, il fait « jour » 2 à 3 heures de plus qu’en Laponie. A nous les longues journées et les couchers de soleil à 14h30 !


Je commence à connaître un peu le pays, les horaires imprévisibles et le sens du business tordu de ses habitants, j’écris donc à l’office du tourisme, en charge de l’organisation des visites à la ferme des rennes des semaines en avance.

Nos attentes.

Sur leur site, le programme est alléchant : présentation de la ferme par un conférencier quadrilingue expert en rennes, nourrissage des animaux, promenade sur le vrai traineau du Père Noël, café au coin du feu, peau de rennes de première qualité à la boutique. C’est un peu cher, comme tout ici, mais qu’est ce qu’on ne ferait pas pour voir la joie pétiller dans les yeux de nos charmantes têtes blondes.


Mon email reste lettre morte. Pas grave, on verra sur place, ils ne doivent pas être envahis de touristes cette année. Arrivée sur place, je sonne, je hurle, je pique 2-3 bonbons et la caisse, personne ne vient jamais au comptoir. Je réussis enfin à avoir quelqu’un au téléphone, qui m’explique que malheureusement, la visite à la ferme ne se fait que le mardi, sur réservation, au moins 48h à l’avance, et là on est lundi donc c’est trop tard. Je pince un peu mes filles pour les faire hurler afin d’amadouer mon interlocuteur pour qu’il me donne la ligne directe de la ferme. Je finis par obtenir le numéro, appeler la ferme, mais le monsieur ne parle pas un mot d’anglais, et moi pas un mot de finnois, il me raccroche poliment au nez.

Je suis désespérée, la semaine est déjà bien avancée.


Je reprends mes recherches sur Internet et découvre que la station de ski d’à côté propose également une visite chez les rennes. J’écris un email, en finnois cette fois-ci (merci Google trad), qui reste bien entendu sans réponse, que je couple avec un appel. Par heure, l'appel. Au bout de 20 appels, c’est le miracle de Noël ! On me dit que c’est possible pour le lendemain, qu’il faut venir à l’office du tourisme à 9h30 précises, qu’on me donnera les indications pour y aller, et qu’il m’en coûtera 80€. Je n’ose plus demander ce qu’on aura pour ce prix-là, j’espère au moins une rencontre avec le vrai Sven, le renne de la Reine des Neiges.

Arrivés à la station voisine à 9h15 dans la nuit obscure, nous découvrons que l’office de tourisme n’ouvre qu’à 11h. Le loueur de ski que je croise par hasard me dit que de toutes façons, notre réservation n’est que pour le lendemain, nous pouvons faire demi-tour. A deux doigts de chialer en me roulant dans la neige, je croise finalement la responsable de l’office de tourisme qui ouvre son bureau rien que pour nos 80€ et nous. Elle nous donne les indications et nous voilà partis sur la route par un beau soleil levant à 10h30.

Arrivés là-bas, nous rencontrons un gentil fermier qui ne parle pas un mot d’anglais. Heureusement, sa fille est là pour traduire et répondre à nos questions par « yes » ou « no ». Ils nous donnent 3 sacs remplis de lichens, et nous voilà très vite encerclés par 70 rennes affamés. Je dois avouer que c’était une expérience très amusante de nourrir les rennes à la main.

La réalité.

Au bout de 3 minutes, les 3 sacs étaient engloutis, les 10 photos (ratées) étaient prises et les filles avaient froid. Sûre de mon coup, et fière de tous mes efforts pour faire plaisir à ma progéniture, je demande sur le chemin du retour quel était leur meilleur moment des vacances. « C’est quand on a fait de la luge devant la maison » me répond-on. Avec la luge que j’ai payé 50 centimes chez Décathlon.




Petit cadeau bonus pour vous souhaiter la bonne année, et parce que la question m'est souvent posée, un article très intéressant de l'Obs sur la gestion du Covid en Finlande. Bonne lecture!

La Finlande vue par l'Obs
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