top of page
Rechercher
  • RaumaNo

Les Finlandais 2, le sens de la fête

Dernière mise à jour : 10 janv. 2020

J’ai récemment découvert un compte Facebook et une petite BD qui m’ont bien amusés.

En gros, ça raconte que le Finlandais lambda préférerait se faire écarteler plutôt que d’avoir à parler à des inconnus, ou qu’on empiète sur son intimité et son cher silence. Je dois bien reconnaître qu’il y a du vrai là-dedans, même si j’ai finalement assez peu d’occasion de côtoyer des Finlandais.

Nous avons par exemple été invités à un goûter d’anniversaire -d’une petite française évidemment- mais est-ce la peine de le préciser? Les parents de la petite avaient vu grand puisque toute la classe avait été invitée. Il parait que certains parents ne voulaient pas y aller de peur de devoir parler anglais, ou même parler tout court, allez savoir. L’invitation stipulait « de 14h à 16h ». Les courageux qui ont bravé leur timidité sont arrivés à 13h55 et repartis à 15h55. Les 3 Français, organisateurs inclus, sont arrivés à 14H10 et repartis à 17h. Effectivement, aucun parent n’est venu me parler, ni même aux parents organisateurs. Barrière de langue, me dis-je, pas évident de parler anglais quand on est un peu timide. Mais même entre eux, on entendait voler les mouches entre leurs chaises soigneusement disposées à 1,5 m les unes des autres, attendant poliment que l’heure tourne, si on exclut la horde de gamins en furie occupée à taper dans la piñata.

On n’est pas sur une bande de foufous extravertis, c’est le moins que l’on puisse dire. Même lors des grandes fêtes, c’est calme et posé. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de Vappu, le 1er mai, en Finlande ?

"D'Helsinki à Turku, la digue euh la diiiigue euh"

Immanquable selon le Routard, c’est la fête où les étudiants balancent l’un des leurs dans le canal. Je m’imaginais un concours de chants paillards, d’applaudissements, de c’est-à-babord-qu-on-gueule-le-plus fort en version finnoise. C’était en fait un type qui prononçait un discours dans le micro, tout le monde écoutait sagement, ils ont désigné l’étudiant de l’année, balancé l’heureuse élue dans la flotte gelée, une salve d’applaudissements discrets (avec les moufles ça calfeutre le bruit, ça fait plus « flop flop flop » que « clap clap clap »), puis voilà, terminé. Comme j’aimerai un jour aller aux fêtes de Bayonne ou dans les souks de Marrakech avec une bande de Finlandais…

Même le jour où la Finlande est devenue championne du monde de hockey, le sport national, on pouvait dormir les fenêtres ouvertes. Ça ne fait pas du tout le même bruit que les Algériens dans les rues de Paris qui accèdent aux 1/8e de finale au foot…

"On est les champions! On est les champions! On est, on est, on est les champions!"

Il y a tout de même quelques situations où on ne les arrête plus. Quand ils sont bourrés, évidemment. Ce sont des êtres humains comme les autres. Les vieux ou les fous dans la rue aussi. Ils m’arrêtent pour parler, de quoi, aucune idée. Je dis que je ne parle pas finnois, mais ça ne les stoppe pas, ils sont capables de monologuer pendant 10 minutes. Mais finalement, ma seule occasion de parler à des Finlandais ni fous ni bourrés, d’en savoir plus sur l’actualité locale ou nationale, c’est lors de mes cours d’anglais. Ils payent pour parler alors ils s’en donnent à cœur joie. C’est même parfois difficile d’en placer une. Lors du premier cours, la prof nous demande si nous avons des attentes particulières. Une des élèves dit qu’elle voudrait apprendre la british politesse, savoir à quelle occasion on doit dire « how are you » par exemple, et les autres formes de « small talks ». Le ton était donné. On ne parle pas pour ne rien dire ici. C’est pareil dans le milieu professionnel parait-il. Pas de « ça va ? les vacances, la famille, toussa toussa ? » avant les réunions.

Je connais certains Français, amateurs d’ordre, d’efficacité, de respect et de calme qui seraient comme des poissons dans l’eau ici, et ce ne sont pas les plus bavards. Mais pour les autres, si vous voulez faire la grosse fiesta, croyez-moi, visez un peu plus au sud.

231 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
Post: Blog2_Post
bottom of page