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  • RaumaNo

Viens voir le docteur (non, n'aie pas peur €€)

Quoi de neuf chez nous sur le front de la paperasse depuis 1 an ? (voir le post sur la maltraitance administrative)

Ma foi tout va bien, nous voilà intégrés à 100% dans le système finlandais, je touche des allocations familiales locales et nous avons rangé au fond d’un tiroir nos belles cartes vitales et nos incroyables cartes de mutuelle, la larmichette à l’œil.


Nous avons souscrit à une assurance complémentaire privée. Comme il fallait signer 20 pages de documents en finnois, nous avons pris rendez-vous avec un conseiller afin de mieux comprendre. Rembourse-t-il les lunettes ? la pilule ? la kiné ? le dentiste ? le type m’a regardé avec des yeux ronds, pensant à une caméra cachée.

- Non. On ne rembourse que les accidents et les maladies graves.

- Mais ce n’est pas le rôle de la sécurité sociale ça ?

- Oui tout à fait.

Je n’ai jamais réussi à me faire rembourser du Doliprane pourtant prescrit et qui coûte 12€ ici.

C’était censé être simple. L’assurance donne accès à l'appli "Santé Facile" pour simplifier nos démarches. Tout commence par un tchat avec une nurse qui va nous aiguiller vers une consultation en ville dans leur maison de santé affiliée, ou en télémédecine, c’est le futur parait-il. Chouette, ma fille présente tous les symptômes du Covid, je vais pouvoir tester mon appli. Après 20 minutes d’attente, une nurse commence le tchat : « sorry I don’t speak english, please wait ». 20 minutes plus tard, une autre me répond. Au bout de 30 minutes de discussion (avec 4 minutes d’attente entre chaque question, légèrement angoissant quand ta fille pleurniche dans tes bras avec 40 de fièvre), elle me dit que je dois prendre rendez-vous avec un médecin mais qu’aucun n’est disponible avant le mois suivant. Pas grave, je prends rendez-vous dans une autre maison de santé, c’est 87€ la consultation mais au moins ils sont disponibles et avec un peu de chance et de patience, j’arriverai à me faire rembourser.

Sur leur site, ils indiquent en gros en gras de prendre rendez-vous pour une téléconsultation si on présente des symptômes respiratoires. Je me demande bien comment ils vont écouter les poumons et regarder les tympans via Zoom, mais je m’exécute, je ne veux pas me pointer là-bas avec ma mini bombe bactériologique et ternir davantage la réputation des Français à l'étranger. Le jour de la téléconsultation, la toubib désolée me dit qu’elle ne peut rien faire sans voir le patient, même pas prescrire un arrêt enfant malade. Après avoir hurlé dans mon oreiller, je file là où j’aurai dû aller dès le début (s’ils avaient répondu à mes 56 appels) : la « Clinique de la Pandémie ». Dès que je pense à ce mot, j’imagine une typo de titre de film d’horreur des années 60 et la musique qui l’accompagne.

La Clinique de la Pandémie a été crée dans une aile de l’hôpital public sans doute voué à la destruction avant l’ère Covid : murs verdâtre, lino amianté caca d’oie et en guise de déco, le musée des instruments des débuts de la médecine moderne dans des vitrines poussiéreuses. A votre arrivée, un cosmonaute vous asperge abondamment les mains de gel hydroalcoolique et vous ouvre la porte de l’ascenseur à la cabine sans porte, comme dans la France des années 80. Arrivés à l’étage, un autre cosmonaute dédié à l'ouverture de la porte palière et vous invite à patienter dans le couloir. Comme les crèches refusent les enfants avec la moindre microgoutte au nez, je pense que 90% de la patientèle de la Clinique de la Pandémie a moins de 5 ans et que les pauvres internes n’avaient presque pas vu de vrais cas de Covid avant Omicron, qu’on a fini par tous choper, même ici. C’est finalement une infirmière et un médecin vraiment efficaces et gentils avec les enfants qui nous reçoivent et rédigent des comptes-rendus très détaillés dans le dossier médical. J’ai vu que la CPAM lançait un espace santé similaire. C’est très pratique d’avoir tout au même endroit : résultats d’analyses, ordonnances dématérialisées, et même souhait post-mortem. Adieu le papier (ou Adieu tout court).


Finalement, je râle, je peste, mais en vrai, c’est très facile d’obtenir un rendez-vous avec un ophtalmo, gynéco ou kiné dans la semaine. Les tarifs sont certes inimaginables pour un Français, habitué a ce que ce soit gratuit, mais il ne me semble pas totalement dingue de connaître le prix réel et de le payer quand on peut, sauf si ça coûte un rein bien sûr (pour le coup pris en charge par l’assurance).

Pendant ce temps, dans le désert médical de l'Yonne.. By Pauline Perrolet, illustratrice de talent à mourir de rire à suivre sur Instagram

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